Plus de 127 millions d’élèves des écoles maternelles, primaires et secondaires d’Afrique orientale et australe – qui sont censés retourner à l’école cette semaine – restent chez eux, en raison de l’épidémie de Covid-19, alerte l’agence onusienne.
« Le Covid-19 a déclenché une crise sans précédent de l’éducation par son ampleur, sa durée et son impact », a déclaré le Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe, Mohamed M. Malick Fall. De plus, « les effets secondaires de Covid-19 et des fermetures d’écoles sont dévastateurs ».
Dans toute l’Afrique orientale et australe, jusqu’à 16 millions d’enfants n’ont plus accès aux repas quotidiens essentiels à l’école. Dans le même temps, la violence augmente aussi. En mars de cette année, le nombre d’appels passés à « Child Line », la ligne d’assistance téléphonique gratuite en Afrique du Sud, a augmenté « de façon stupéfiante ». Selon l’UNICEF, il y plus de 3.000 appels par rapport à l’an dernier.
« Nous avons tiré de nombreuses et dures leçons du virus Ebola, mais l’une des plus marquantes est qu’après des fermetures prolongées d’écoles, nous constatons une augmentation de l’exploitation des enfants, des abus et même des grossesses d’adolescentes », a ajouté M. Fall, relevant la difficulté pour les enfants les plus vulnérables de retourner à l’école.
Faible accès à l’Internet
En réponse, l’UNICEF a annoncé un soutien avancé à cette « crise sans précédent dans le domaine de l’éducation ». Mais si dans la plupart des régions du monde, l’apprentissage à domicile a été soutenu par des outils en ligne, la pénétration de l’Internet est limitée en Afrique orientale et australe. Selon l’UNICEF, à peine un ménage sur cinq (22%) a accès à l’Internet, tandis que 84% de la population rurale – où réside la majorité des apprenants – n’a pas l’électricité.
Dans ces conditions, des approches innovantes sont adoptées pour la poursuite de l’apprentissage. « L’UNICEF travaille 24 heures sur 24 avec ses partenaires pour soutenir l’apprentissage continu par des moyens tels que la radio, les SMS et les supports imprimés », a ajouté l’agence onusienne.
Cependant, même avec les mesures d’apprentissage alternatives mises en place par les gouvernements, des dizaines de millions d’enfants ne seront pas atteints. La radio, par exemple, touche près 53 millions d’enfants dans la région, soit quatre personnes sur dix. « Ceux qui ne sont pas atteints sont souvent les enfants les plus marginalisés et les plus vulnérables qui dépendent largement des écoles pour leur éducation, leur santé, leur sécurité et leur nutrition », a fait valoir l’UNICEF.
Face à une telle situation, l’agence onusienne plaide donc pour la réouverture en toute sécurité des écoles qui respectent les consignes de sécurité. À cette fin, l’UNICEF accueille favorablement ce nouveau guide technique intitulé « Cadre pour la réouverture des écoles ». Ce document, rédigé conjointement par le Programme alimentaire mondial (PAM), la Banque mondiale, l’UNESCO et l’UNICEF fournit une feuille de route pour la réouverture des écoles en toute sécurité.
Selon l’agence onusienne, les gouvernements, les entreprises et les parents d’élèves doivent s’unir pour garantir des moyens inclusifs, réalistes et évolutifs qui permettent d’atteindre tous les enfants. « Cela a commencé, mais chaque jour qui passe est un autre jour où les enfants – et leurs communautés – sont privés d’un droit fondamental », a fait valoir le Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU