« Une équipe de recherche et de sauvetage de l’OIM opérant dans la région d’Agadez, au nord du Niger, a sauvé la semaine dernière 83 migrants en détresse, en collaboration avec la Direction générale de la protection civile nigérienne (DGPC du gouvernement du Niger) », a déclaré Paul Dillon, porte-parole de l’OIM, lors d’une conférence de presse depuis Genève.
Les migrants secourus ont été placés en isolement pour une durée de deux semaines dans le cadre de la prévention du nouveau coronavirus, a précisé mardi l’agence onusienne.
L’opération de sauvetage du 3 septembre s’est déroulée dans une partie reculée du désert du Sahara, où des centaines de migrants auraient péri ces dernières années, victimes de déshydratation, d’accidents de véhicules et d’agressions.
Parmi les migrants sauvés figurent 42 hommes – pour la plupart nigérians, mais aussi plusieurs ressortissants du Togo, du Mali et du Ghana – ainsi que 41 femmes nigérianes, dont des jumelles de quatre ans. Après avoir reçu de l’eau, de la nourriture et des soins médicaux, les migrants ont été transportés vers un site de confinement dans le cadre de la prévention de la Covid-19 à Dirkou où ils sont placés en quarantaine. Sept de ces migrants bénéficient actuellement d’une assistance médicale au centre de santé de Dirkou.
Après la fin de leur quarantaine, les migrants qui souhaitent retourner dans leur pays d’origine pourront choisir de se rendre au centre de transit de l’OIM à Dirkou et de participer au programme de retour volontaire assisté et de réintégration (AVRR).
Près de 1.800 migrants sauvés dans le désert nigérien depuis 2016
Revenant sur les circonstances de leur périlleuse aventure, les témoignages des migrants indiquent qu’ils été bloqués pendant trois jours sans nourriture ni eau, avant d’être repéré par la patrouille commune de l’OIM et des autorités nigériennes.
Beaucoup étaient déshydratés, blessés et avaient besoin d’une assistance médicale immédiate. « S’ils n’avaient pas été repérés, ils seraient certainement morts et se seraient ajoutés au triste bilan des décès de migrants anonymes dans le désert », a rappelé l’OIM, précisant que les personnes secourues se dirigeaient vers la Libye.
Selon l’agence onusienne, il est fréquent que des véhicules transportant des migrants tombent en panne dans le désert ou que les passeurs se perdent, abandonnent leurs passagers par crainte des postes de contrôle ou des patrouilles militaires. Selon les témoignages des migrants secourus, le groupe est monté à bord de quatre camionnettes empruntant des itinéraires alternatifs vers la Libye pour éviter d’être détecté par les forces de l’ordre et de sécurité.
Des témoins parmi les personnes secourues ont déclaré au personnel de l’OIM que mardi dernier, les passeurs ont fait une escale à quelque 230 km au nord de Dirkou, un autre carrefour du Sahara. Craignant que les autorités ne les aient vus après avoir repéré des véhicules militaires sur la route devant eux, les passeurs ont abandonné les passagers à leur sort en plein désert.
Les opérations menées à Agadez et Dirkou ont permis de sauver 321 migrants depuis le début de l’année. Au total, près 1.793 migrants ont été sauvés depuis le début des opérations conjointes dans le désert du Ténéré au Niger en 2016.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU