Réuni vendredi par visioconférence, le 70è Congrès de la FIFA restera dans l’histoire ! A cette occasion, les 211 associations membres de l’instance dirigeante du ballon rond ont en effet voté un amendement qui facilite le changement de nationalité sportive de certains joueurs binationaux. Il s’agit d’une victoire retentissante pour le président de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), Fouzi Lekjaa, qui a porté cette réforme et qui est parvenu à convaincre ses collègues du monde entier de voter en ce sens.
Avant «l’amendement Lekjaa», tout joueur qui avait disputé ne serait-ce qu’une minute en match officiel (hors amicaux) avec une sélection A ne pouvait plus jouer pour une autre sélection. Depuis vendredi, même les joueurs se trouvant dans ce cas de figure pourront changer de nationalité sportive, sous réserve de respecter quatre conditions préalables :
- Avoir débuté en équipe nationale A avant l’âge de 21 ans ;
- Avoir joué 3 matchs au maximum avec l’équipe nationale A concernée ;
- Ne pas avoir pris part à la phase finale d’un grand tournoi (Coupe du monde, Euro, etc.) avec l’équipe nationale A concernée ;
- Ne plus avoir été appelé en sélection depuis au moins 3 ans ;
Alors, évidemment, cet amendement va avant tout bénéficier au Maroc, qui va notamment pouvoir récupérer l’ancienne pépite du FC Barcelone, Munir El Haddadi (25 ans, FC Séville), qui a déjà fait part de son intention d’arrêter avec la sélection espagnole pour porter les couleurs des Lions de l’Atlas. L’international néerlandais Anwar El Ghazi (25 ans, Aston Villa) et l’international belge Zakaria Bakkali (24 ans, Anderlecht) pourraient également rejoindre la bande à Vahid Halilhodzic.
Mais, à l’avenir, c’est toute l’Afrique qui va pouvoir tirer profit de cet amendement. On pense en particulier au Sénégal, au Mali, au Cameroun, au Nigeria et l’Algérie qui ont de fortes communautés de binationaux dans le monde. Et puis dorénavant, il sera beaucoup plus difficile pour les sélections européennes de «bloquer» des joueurs d’origine africaine en les convoquant très jeunes, sans ensuite les rappeler à l’avenir