Le Représentant spécial, dont le bureau se trouve à Dakar, au Sénégal, a conclu dimanche une mission pré-électorale de sept jours en Côte d’Ivoire où doit se tenir l’élection présidentielle dans un peu plus d’un mois (le 31 octobre).
L’objectif de la visite de M. Chambas était de réaffirmer l’attachement des Nations Unies à l’organisation d’une élection présidentielle « pacifique, inclusive, transparente et crédible ». Un vœu qu’avait formulé le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le mois dernier, après les violences qui se sont produites en Côte d’Ivoire dans le contexte de manifestations contestant la possibilité pour le Président ivoirien, Alassane Ouattara, de briguer un troisième mandat.
Le 14 septembre dernier, La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, avait affiché sa préoccupation concernant la situation en Côte d’Ivoire où le processus électoral avait, selon elle, commencé dans « un climat politique tendu et sur fond de déclencheurs de violence préexistants liés à des questions de nationalité, de clivages régionaux et ethniques toxiques, d’inégalités économiques, de discrimination et d’impunité pour les crimes passés ».
Le Représentant spécial a tenu lors de sa visite en Côte d’Ivoire à encourager les parties prenantes à œuvrer ensemble en faveur de la paix et de la stabilité.
Au cours de sa mission, l’envoyé onusien a rencontré le Président Ouattara et s’est entretenu avec plusieurs de ses ministres dont le Premier Ministre et les Ministres en charge de l’administration, et celui de la sécurité et de la protection civile. Il a également eu des séances de travail avec le Conseil constitutionnel, la Commission électorale indépendante (CEI), le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), les candidats à l’élection présidentielle, les partis politiques, ainsi que le Président de l’ex-Commission dialogue, vérité et réconciliation et des organisations de la société civile.
M. Chambas a aussi rencontré, le groupe informel des partenaires au développement, ainsi que l’équipe pays des Nations Unies en Côte d’Ivoire.
L’élection présidentielle doit être organisée dans le respect des droits de l’homme
Tout en félicitant les Ivoiriens pour leurs efforts pour la paix, le Représentant spécial a réitéré son appel à tous les acteurs politiques pour qu’ils poursuivent leur engagement pour l’organisation d’une élection pacifique et inclusive, dans le respect des droits de l’homme. Un appel qui s’inscrit dans celui formulé deux semaines plus tôt par Mme Bachelet qui avait instamment invité les autorités ivoiriennes à veiller à ce que les droits de l’homme de chacun soient pleinement protégés et respectés en cette période électorale importante.
A cet égard, M. Chambas a noté la libération provisoire le 23 septembre de détenus. « Un geste bienvenu », précise un communiqué publié dimanche par le bureau de l’ONU en Côte d’Ivoire. Il a émis l’espoir que d’autres mesures d’apaisement seront prises alors que le processus électoral se poursuit.
Dans ce communiqué, le Représentant Spécial a appelé tous les acteurs politiques ivoiriens à « rejeter l’usage des discours de haine, la violence et toute forme de sectarisme » et à « s’engager pour un processus électoral apaisé et un scrutin présidentiel pacifique ».
Devant le Conseil des droits de l’homme, Mme Bachelet avait mis en garde contre les fractures sociales qui risquent de s’aggraver avec l’intensification de la campagne politique et le durcissement des positions. A cet égard, la Haute-Commissaire avait noté « une augmentation des discours de haine sur les médias sociaux ».
Dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19, M. Chambas, a insisté sur l’importance d’agir en synergie et en concertation pour surmonter les différends, préserver l’unité et la paix, indispensables à la prospérité de la Côte d’Ivoire.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU