L’appel lancé par l’UNFPA s’élève à 818 millions de dollars. Alors que la pandémie de Covid-19 continue de mettre à rude épreuve les systèmes de santé mondiaux, l’impact disproportionné ressenti par les femmes et les filles dans les crises humanitaires est de plus en plus évident. Les services de santé sexuelle et génésique qui peuvent sauver des vies sont interrompus, la violence sexiste monte en flèche et le besoin de soutien psychosocial s’accroît.
« Les droits et les besoins des femmes et des adolescentes dans les situations d’urgence sont souvent négligés, et la Covid-19 a aggravé la situation, avec une augmentation de la violence des partenaires intimes, de la violence sexuelle et du mariage des enfants », a déclaré le Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive de l’UNFPA.
« Qu’elle vive dans une maison ou une tente dans un camp de réfugiés, chaque femme et chaque fille a droit à la paix dans son foyer. Qu’elle soit dans une zone de guerre, déplacée ou touchée par une catastrophe naturelle, elle a droit à la santé et au bien-être, et à vivre dans la dignité », a-t-elle ajouté.
Pour l’UNFPA, le financement peut faire la différence entre la vie et la mort en cas de crise. De plus, les investissements dans les femmes et les jeunes filles et dans leur leadership améliorent les perspectives de paix, de prospérité et de développement durables, souligne-t-it.
Qu’elle vive dans une maison ou une tente dans un camp de réfugiés, chaque femme et chaque fille a droit à la paix dans son foyer – Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive d’UNFPA
Avec cet appel humanitaire, l’UNFPA souligne la nécessité d’adapter et d’intégrer les services de santé sexuelle et reproductive, de lutte contre la violence liée au sexe, de santé mentale et de soutien psychosocial lors de la Covid-19. L’agence onusienne appelle également à investir davantage dans les organisations locales dirigées par des femmes ainsi que dans les organisations de jeunes qui travaillent en première ligne pour répondre aux besoins et apporter des changements. En outre, l’appel souligne comment l’aide humanitaire, le développement durable et la consolidation de la paix sont des voies essentielles pour le rétablissement après la pandémie.
En 2020, l’UNFPA a travaillé avec les gouvernements et ses partenaires pour atteindre les femmes et les jeunes dans les zones touchées par la crise. Grâce à ce soutien et à cette collaboration, l’agence onusiene a pu aiderplus de 7 millions de femmes dans 53 pays avec des services de santé sexuelle et reproductive. Plus de 4 millions de personnes dans 49 pays ont pu ainsi disposer de fournitures et de services de planification familiale et 2,8 millions de personnes de bénéficier de services pour lutter contre la violence sexiste.
Le rapport ‘Action humanitaire 2021’ de l’UNFPA met en lumière les plus grandes crises mondiales pour les femmes et les filles.
Yémen : Appel de 100 millions de dollars
Les conditions humanitaires au Yémen continuent de se détériorer en raison de la crise politique prolongée, compliquée par les déplacements internes, l’insécurité alimentaire, les épidémies de choléra et maintenant la Covid-19. Plus de 80% de la population, dont plus d’un million de femmes enceintes, dont beaucoup souffrent de malnutrition aiguë, ont besoin d’une forme d’assistance. Seule la moitié des établissements de santé du Yémen sont encore fonctionnels, et les rapports sur la violence liée au sexe sont en augmentation.
Syrie : appel de 81 millions de dollars
Après une décennie de conflit, la situation humanitaire en Syrie reste désastreuse. Plus de 11 millions de personnes ont besoin d’aide, et près de 5,7 millions de personnes se sont réfugiées dans les pays voisins. La perturbation des réseaux communautaires, l’effondrement de l’économie et la pandémie de Covid-19 ont entraîné une crise de santé et de protection dans le pays, en particulier pour les femmes et les filles. L’UNFPA travaille avec ses partenaires pour assurer la continuité des services de santé sexuelle et reproductive et de lutte contre la violence liée au sexe, ainsi que la fourniture de fournitures essentielles.
République démocratique du Congo : appel de 67 millions de dollars
En RDC, l’UNFA travaille avec d’autres agences des Nations Unies pour promouvoir la coexistence pacifique entre les communautés et s’attaquer aux causes structurelles du conflit intercommunautaire, en mettant particulièrement l’accent sur les femmes et les jeunes. En outre, l’agence onusienne a contribué à la mise en place ou au renforcement de lignes téléphoniques d’urgence pour fournir une assistance vitale aux survivants de la violence liée au sexe pendant la pandémie de Covid-19.
Soudan : appel de 40 millions de dollars
Les besoins humanitaires au Soudan restent importants, en raison des inondations, des déplacements de population, des difficultés économiques et des épidémies, notamment la Covid-19. Sur les quelques 12,7 millions de personnes qui ont besoin d’aide, près de 300 000 sont des femmes enceintes. Pourtant, moins d’un tiers des établissements de santé au Soudan offrent des soins obstétriques d’urgence. La disponibilité des services de lutte contre la violence liée au sexe est également limitée. L’UNFPA a lancé une ligne téléphonique d’urgence pour les victimes de violence liée au sexe en 2020 et procède actuellement à une évaluation des besoins à grande échelle dans le pays.
Venezuela et pays voisins: appel de 27 millions de dollars
La pandémie et son impact économique ont compliqué la situation humanitaire au Venezuela et dans les pays hôtes environnants. Les mesures visant à freiner la propagation de la Covid-19 ont perturbé l’accès aux services de base et ont provoqué le retour au Venezuela de dizaines de milliers de personnes qui vivaient dans les pays voisins. L’UNFPA s’efforce d’assurer la continuité des services de santé sexuelle et reproductive et de réduire le risque de violence sexiste chez les jeunes filles et les femmes vénézuéliennes et dans les communautés d’accueil.
Bangladesh : appel de 19 millions de dollars
En plus d’accueillir l’une des plus grandes populations de réfugiés au monde, le Bangladesh est également très vulnérable aux catastrophes liées au climat. Environ 2 millions de personnes devraient avoir besoin d’une aide humanitaire en 2021, dont des réfugiés rohingyas, des membres des communautés d’accueil et d’autres populations touchées par les catastrophes. L’UNFPA fournit des services de protection et de santé sexuelle et reproductive qui sauvent des vies et soutient 38 espaces adaptés aux femmes dans tout le pays, dont 23 à Cox’s Bazar.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU