Le renouveau du raï porté par le chanteur incandescent Sofiane Saidi et les aventuriers lyonnais de Mazalda qui achèvent quatre années de tournée mondiale au New Morning à Paris.
On croyait le raï définitivement retourné à ses origines communautaires, oublié du grand public et des aventuriers de la création musicale, mais à Pigalle, Sofiane Saidi, un chanteur, un vrai, débarqué, il y a longtemps de Sidi Bel Abbès, attend, chaque soir, que la nuit tombe pour rejoindre les étoiles (El Ndjoum). A gorge déployée, il leur chante l’amour, l’ivresse de ses bonheurs ou l’abîme de ses frustrations et les étoiles lui sourient, comme les filles et les garçons, dont les yeux pétillent au son de sa belle voix grave, de ses mélismes aériens. Comme les cheikhs (vieux) ou les chebs (jeunes), il leur parle, sans détour en arabe dialectal, mais Sofiane craint aussi que le raï ait peu d’avenir, alors il essaye d’inventer autre chose.