Ayant choisi au départ de scruter un domaine lié à la présence africaine en France, un fait singulier allait attirer notre curiosité. Un fait à la fois déroutant et attendu en situation migratoire : il s’agit de la persistance de témoignages évoquant la question du racisme en France.
Nous avons remarqué au sein des populations sub-sahariennes présentes en France l’importance des discussions qui tournent autour du racisme. Cela quelles que soient les appartenances sociales et culturelles des acteurs. Débats qui prennent quelques-fois le ton de la relation à plaisanterie entre acteurs.
D’où notre étonnement et notre motivation à vouloir tenter de cerner la persistance de relations marquées par le racisme dans le cadre traditionnel de vie des migrants sub-sahariens.
Au fond, il s’agit pour nous de nous interroger sur le fonctionnement d’un type de population immigrée ; les migrants sub-sahariens d’Aquitaine, de comprendre leur intégration différentielle et de mettre en évidence les logiques communautaires qui prétendent, elles aussi, favoriser l’intégration.
Le racisme : essais de définition et sa construction en France
Il n’est pas aisé de donner une définition du racisme qui fasse l’unanimité. C’est pour le moins étonnant à propos d’un sujet abordé tant de fois et tant de manières.
On comprend les raisons de cette difficulté lorsqu’on s’avise que la base du racisme, c’est à dire le concept de race pure appliqué aux hommes, est mal définie et qu’il est pratiquement impossible de lui découvrir un objet délimité.
D’autre part, le racisme n’est pas une théorie scientifique, mais un ensemble d’opinions, peu cohérentes de surcroît. Ces opinions, sont les justifications d’attitudes et d’actes, eux-mêmes motivés par la peur d’autrui et le désir de l’agresser, afin de se rassurer et de s’affirmer à son détriment. Enfin, le racisme apparaît comme le cas particulier d’une conduite plus générale : l’utilisation de différences biologiques, mais qui pourraient être psychologiques ou culturelles, réelles ou imaginaires.
La présence d’étrangers d’origine africaine dans une société occidentale, leur participation à l’effort commun du vivre ensemble au niveau économique, social et politique, leur perception comme un groupe minoritaire en France ont entraîné des réactions de rejet. C’est ainsi que ces populations ont été confrontées à l’expérience du racisme. Aujourd’hui nous constatons que les immigrés d’origine sub-saharienne ne sont plus perçus uniquement comme des acteurs temporairement installés en France, ils sont perçus comme des acteurs définitivement installés en famille, en concurrence directe avec les autochtones pour l’accès aux ressources.
L’immigré, aujourd’hui, n’est plus perçu dans les catégories de la société industrielle, identifiées à l’exploitation dans le travail et à la surexploitation dans le logement, il n’est plus défini comme un problème, une source d’inquiétude.1
A partir du moment où le statut de l’immigré a changé, les formes de difficultés auxquelles il était confronté ont aussi évolué. Il est difficile de définir le concept de racisme tant il est vrai que lorsqu’il s’agit d’immigration sub-saharienne il fait souvent référence à la classification des races à l’esclavage et au colonialisme.2 Pour tenter de définir ce concept, au regard de ce que nous avons recensé lors de nos entretiens, nous nous sommes basés sur la définition qu’en donne Albert Memmi. Ce dernier définit le racisme comme :
La valorisation, généralisée et définitive, de différences biologiques réelles ou imaginaires, au profit de l’accusateur et au détriment de sa victime, afin de justifier une agression.3
C’est de ce racisme de la différence, celui qui prend le parti de l’infériorité de l’étranger, dont il est question dans ce texte. Il est induit par différentes situations qui concernent le vécu des populations immigrées en Aquitaine.
Examinons la situation française. Nous sommes passés d’une immigration temporaire liée au travail à une installation définitive des acteurs migrants.
Les immigrés étant restés, et de l’autre le chômage ainsi que les dérégulations liées au monde du travail ayant continué d’augmenter, les explications simplistes n’ont pas manqué de faire le lien entre ces deux phénomènes. La crise de l’emploi met tous les actifs dans les mêmes conditions d’incertitude, mais les immigrés sont désignés comme les responsables de cette crise. De plus en plus visibles, les immigrés relèvent maintenant de la politique d’intégration
Autre crise, celle de ce qu’il est désormais courant de d’appeler le modèle français. Outre la crise liée à l’univers économique, une crise politique structurelle mondiale généralisée alimente le racisme. La faillite du modèle français d’intégration qu’il convient de situer dans la décomposition des modèles nationaux a favorisé un racisme plus différentialiste. La crainte de l’effacement des frontières a renforcé le sentiment d’in compatibilité des cultures.
Néanmoins il est important de préciser que les relations entre autochtones et migrants sub-sahariens ne sont pas uniquement caractérisées par le racisme.
Nous avons choisi de discuter de l’expérience du racisme chez les sub-sahariens parce qu’elle marque de façon négative les esprits et détermine les réactions de repli et de protection au sein des communautés sub-sahariennes. Cette expérience est vécue différemment par les parents et les enfants. Les deux générations réagissent à partir d’un passé mais aussi d’un vécu différents.
Le racisme institutionnel et politique
L’une des premières thématiques évoquée par les parents en répondant à la question sur l’existence ou non du racisme, c’est le passé colonial de la France :
A partir du moment où les français nous ont colonisé en disant qu’on n’était pas civilisé, comment voulez-vous que ces gars ne soient pas racistes ?
Oui il y en a, il y en a plein. Partout ou tu vas tu te fais traiter de n’importe quoi. Mais à la fin j’ai compris pourquoi tout ça…
Ce sentiment, de racisme qui s’inspire de l’idéologie coloniale est très présent dans les esprits des parents. Ces derniers qui dans leur grande majorité sont nés avant les années 60 (années de l’indépendance de la plupart des pays d’Afrique noire) ont plus où moins connu l’administration coloniale dans ces excès. Ils ont le sentiment d’être des individus infériorisés et à «assimiler ».
Ce racisme qui accompagne les rapports de domination et d’exploitation d’un groupe par un autre assigne une place inférieure à un groupe ainsi «racisé »4. Les membres de ces groupes ont été victimes du racisme qui prétendait leur ouvrir les portes de la modernité.
Le racisme comme doctrine apparaît au XVI ième siècle. Les Espagnols opposent « la mission civilisatrice » de l’Espagne en Amérique à « l’infériorité naturelle » et même à la perversité des Indiens.
La traite des Noirs dont l’acmé se situe au XVII ième siècle, puis la colonisation sont en évidente corrélation avec les premiers arguments du racisme.
Les Européens s’appuient sur cette doctrine pour légitimer leurs conquêtes et l’établissement de leur domination. Ainsi l’effort systématique pour justifier l’agression et la domination sur un groupe présenté comme biologiquement inférieur, par un autre groupe, jugé supérieur, date de cette époque.
On notera aussi que selon la doctrine raciste, l’indigène n’est pas seulement tenu pour inférieur, ce qui ne serait pas de sa faute, mais qu’il est « pervers », donc moralement blâmable. Il mérite sanction ou au moins correction. Les traits physiques des noirs seraient le signe de leur infériorité biologique. Ainsi la mission du blanc se trouvait légitimée.
Oh ! Ça il existe bien. Les gens ils ne te le montrent pas tout de suite, mais petit à petit tu comprends comment les choses se passent. Il y en a qui essaie de le cacher, mais tu le vois dans les gestes et les manières, d’autres choisissent de le montrer carrément. Mais ça on ne peut pas l’éviter, c’est comme ça partout. Tu sais ce que je crois, les gens qui font ça sont en fait malheureux, ils croient en un tas de choses sur nous, alors ils se croient supérieurs. C’est n’importe quoi.
En France, les sub-sahariens font l’expérience d’un racisme basé sur le rejet de ce qu’ils sont et d’une négation de leur identité culturelle. Ce sentiment d’être toujours sous la domination du blanc persiste dans les consciences et resurgit à chaque fois qu’ils ont besoin de se défendre lorsqu’ils se jugent victimes de racisme. Les discriminations et les injustices vécues par certains lors de la période coloniale continuent à structurer les représentations sociales des acteurs sub-sahariens en situation migratoire. Ces représentations anciennes (essentiellement négatives des européens) continuent à structurer chez certains la perception qu’ils ont des français, y compris dans un contexte différent de celui de la colonisation.
Lorsqu’ils ont parlé des manifestations du racisme, nous avons noté les mêmes manifestations chez les parents et chez les jeunes. Il ne s’agit pas d’un racisme direct, violent dans ces manifestations ou d’affrontements entre communautés ; il s’agit essentiellement de choses perçues dans le regard, dans la différence de traitement par les services administratifs et quelques-fois dans les propos.
Si ça existe. Je ne sais pas comment te le dire mais les gens ils essaient de le cacher ; ils le font par en dessous. Combien de fois dans mon dos j’ai entendu des choses sur moi ou sur des gens comme nous, plein de fois.
Mais entre nous africains il faut dire qu’il y a du racisme, ça ne va pas, les gens ils disent les blancs, les blancs, mais entre nous on se fait des choses.
Ces manifestations du racisme sont difficiles à cerner dans la mesure où elles sont diffuses et pas directement perceptibles. Elles sont donc soumises à l’appréciation de la victime dans sa vie quotidienne. Son témoignage nous fait mesurer l’ampleur et la capacité de déstabilisation de ces formes de rejet.
Le propos qui peut servir d’expression général pour témoigner de la façon dont sont perçues les expressions du racisme peur être résumé par l’expression : « ça se sent ». Les victimes de racisme disent le percevoir dans l’attitude et le comportement de l’individu qu’elles ont en face d’elles.
Les sub-sahariens ont observé des manifestations moins verbales. Sur les lieux de travail, certains (es) collègues refusant de leur serrer la main ou ne répondant pas à leurs salutations. L’absence de tout rapport dans les relations de voisinage continue. Les transports en commun sont notés dans les témoignages comme des lieux de manifestations ouvertes du racisme.
Les expériences du racisme sont un des éléments caractéristiques de la vie des parents dans leur perception du mode de vie français. A travers des marques de rejet culturel, social et politique les migrants sub-sahariens soulignent les limites du projet républicain qui ne réussit pas à concilier leur accès à la mobilité sociale et à la culture dans une société qui a des difficultés à supporter l’affichage des différences culturelles.
Leur expérience du racisme renvoie au marquage du type population dont l’intégration est supposée impossible et dont l’acceptation ne peut être faite. Constats certes pessimistes, mais qui ne sauraient occulter la satisfaction éprouvée par les migrants au fait de vivre en France.
Le racisme permanent et diffus
Les jeunes d’origine sub-saharienne que nous avons rencontrés n’ont pas eu de difficultés particulières à nous parler de leur expérience du racisme. Ils l’ont fait spontanément. Nous n’avons pas observé de différences fondamentales entre les témoignages des garçons et ceux des filles sur les manifestations du racisme.
Dans tous les cas, nous avons recueilli des témoignages d’un racisme diffus qu’ils ont appris à discerner parce que les individus qu’ils soupçonnent de l’être le cachent.
Au cours des discussions individuelles et collectives (certains entretiens s’étant faits avec deux jeunes), les jeunes ont dénoncé un «racisme ambiant »5. Ils se sentent constamment interpellés surtout quand ils sont seuls, ce qui d’après eux à a voir avec le fait qu’ils soient noirs.
Ces jeunes, dont la situation est marquée par des modes de solidarité distendus avec leur groupe d’origine et une logique d’intégration très forte à la communauté juvénile, nous parlent du racisme de tous les jours, celui qu’ils vivent au quotidien et de façon générale.
Cette tension, ils la vivent en essayant d’exacerber une certaine appartenance culturelle à travers notamment le phénomène des bandes, mais aussi à travers une certaine mixité dans les fréquentations. Nous assistons à des processus de conciliations entre les contradictions et le renforcement de l’appartenance africaine dans leur processus d’intégration.
Tout se voit dans les yeux dans la façon de regarder quoi. Ca se voit tout de suite, euh. Moi, je sais qu’heureusement je n’ai pas trop affaire à ce genre de choses. Ca se voit dans les gestes. Par exemple, une fois, j’étais à Carrefour avec ma mère. On passe à la caisse, on voit déjà que la caissière ne nous dit pas bonjour, toutes les caissières ne sont pas ainsi. On se dit peut-être elle est dans un mauvais jour. Déjà, on arrive, on avait des courses en pagaille. Elle me donne deux poches. Au bout d’un moment je lui dis : excusez moi je peux avoir des poches s’il vous plaît. Elle me regarde. Elle souffle. Elle m’en donne une. Tu sais elles sont collées hein, mais elle les a détachées et m’en a donné une. Après je regarde ma mère et je lui dis, je peux avoir une autre poche s’il vous plaît et chaque fois elle m’en donnait qu’une. Après, ma mère lui dit écoutez, nous avons beaucoup de courses, on aimerait bien avoir plusieurs poches. Elle nous répond : vous savez qu’à Leclerc, les poches sont payantes. Je lui réponds quel rapport avec Leclerc ? C’est là qu’on a commencé à voir qu’elle était un tout petit peu raciste. Et puis ma mère lui a dit si vous êtes fatiguée, vous n’avez qu’à rester chez vous. Alors le «chez vous » je ne sais pas comment elle l’a interprétée. Elle a dit : bon, écoutez-moi je suis chez moi, ici, je suis chez moi. Alors là, ça été la grande discussion avec ma mère, on s’y est mis toutes les deux. On sentait tout dans les gestes. De toute façon, elle n’avait pas besoin de parler, quoi. Ca été tellement chaud qu’après, elle s’est tue. On lui a dit qu’on allait se plaindre à son responsable.
Cette manière de constater le racisme à travers des actes discrets et non évidents à définir renforce le sentiment de distance avec la communauté autochtone et soulève une certaine confusion dans les modes d’appartenance à la communauté nationale.
La conduite raciste se traduit en somme par deux mouvements complémentaires qui aboutissent au même résultat : refuser l’Autre et s’affirmer soi-même, c’est à dire se fortifier contre l’Autre.
Si l’on utilise le vocabulaire psychanalytique, on dira que le racisme permet d’affermir le moi individuel et collectif. Ceci se fait, fallacieusement sans doute, provisoirement peut-être, au prix d’une injustice certes, mais, en ce domaine, le besoin est tel que la morale s’incline et le mythe triomphe aisément.
Le même mécanisme existe, motivé cette fois par l’intérêt : agression, utilisation quasi mythique d’une différence (vraie ou fausse) biologique ou comme justification de cette agression.
La personne victime de racisme se trouve ainsi confrontée au refus de l’altérité, à la négation de sa culture et de tous ce qui s’y rattache6. Elle est enfermée dans le stéréotype qui nie son individualité et qui fait d’elle d’abord, un membre d’une entité «culturelle ou raciale ».7 Dans ce cas l’acteur est renvoyé à son altérité et on l’y enferme. Son identité définit donc sa personnalité.
Le danger dans une telle situation, c’est de voir la personne victime de racisme vouloir inverser la tendance en adoptant tout de la culture d’accueil et de rejeter ses origines. Elle risque de faire un choix entre particularité (repli) et autonomie (assimilation totale).
La position qui semble se dégager des attitudes des jeunes consiste à se situer dans une affirmation des valeurs propres à la culture étrangère, tout en ayant un ancrage en France, dans la société d’accueil. Elle suppose donc dans les analyses des chercheurs une distinction entre l’intégration des populations immigrées au monde de la mobilité économique intégration au milieu socioculturel.
La perception des relations humaines uniquement sous l’angle de la race, écarte toute autre définition des groupes humains. Elle introduit des tensions et sans doute des violences liées au déficit de communication et d’échange. Quand les acteurs s’identifient à une nature ou à une autre, ils rencontrent des difficultés à débattre, à négocier, à participer à une même vie collective.
Conclusion
Le racisme fut l’idéologie de la traire des Noirs et de la colonisation. Le capitalisme naissant ayant besoin d’utiliser la main-d’œuvre ouvrière comme du bétail, il fallait bien qu’elle fut considérée comme telle.
Pourquoi certains citoyens sont-ils racistes à l’égard des travailleurs étrangers et de leurs enfants qui occupent pourtant une place pleine et entière dans leur pays? Parce qu’ils ont peur. Ces citoyens sont obscurément saisis d’angoisse devant tant d’humains différents d’eux qui risquent d’ébranler les structures de l’édifice social auquel ils sont attachés
Une telle attitude explique les derniers caractères du racisme : la tendance à la généralisation et le passage à l’absolu. Cet individu accusé et condamné, ce groupe maudit doivent l’être définitivement. Quelle meilleure garantie de sécurité, en effet, qu’une infériorité sans appel ? Cet individu n’existe pas en tant que tel, il appartient à un groupe taré dont on ne peut s’évader. Ce peuple dominé ne pourra jamais relever la tête ; ce groupe socialement asservi continuera de l’être éternellement, puisque sa constitution même l’y condamne.
La France vit actuellement un éclatement croissant entre son « modèle d’intégration républicaine » hostile à toute intrusion de différences identitaires dans l’espace public et une réalité sociale qui quotidiennement montre le contraire, réfutant ainsi ce modèle théorique et son universalisme abstrait.8 Dès lors, elle s’expose à des processus de fragmentation sociale, culturelle dont les dérives peuvent conduire à une racialisation des rapports humains qui poussées à l’extrême conduisent à se sentir victime de racisme tout en s’identifiant en termes raciaux.
Par ailleurs, certains événements mondiaux récents ont placé cette question au premier plan du débat public. Si un consensus semble exister, aux niveaux national et européen, sur la nécessité de lutter contre toutes les formes d’expressions racistes y compris le discours de haine, les avis sont partagés sur les moyens d’y parvenir. Les préoccupations quant aux limitations de la liberté d’expression (laquelle est considérée à juste titre comme l’un des fondements de toute société démocratique) jouent un rôle important dans ce contexte.
Jean Martin Coly (AFIAVIMAG)
1 Michel Wierviorka : « La France raciste » Paris, Le Seuil 1992.
2 Voir Philippe Bataille : « Racisme institutionnel, racisme culturel et discriminations » sous la direction de Philippe Dewitte in « Immigration et intégration, l’état des savoirs » Editions La Découverte 1999.
3 Albert Memmi : « Le racisme, description, définitions » Paris, Editions Gallimard, 1994 première édition 1982.
4 Michel Wierviorka : « Racisme, racialisation et ethnicisation en France » Hommes et Migrations n°1195 février 1996.
5 Pascal Perrineau : « Le symptôme Le Pen : radiographie des électeurs de Front national » Collection l’espace politique Fayard, Paris 1997.
6 Martin Baker : « The New Racism » Junction Books, Londres 1981.
7 Didier Lapeyronnie : « L’individu et les minorités : La France et la Grande-Bretagne face à leurs immigrés » Presses Universitaires de France 1993.
8 Alain Touraine : « Qu’est-ce que la démocratie ? » Fayard, Paris 1994.