L’objectif de cette expérimentation est de minimiser le risque d’exposition au virus, tout en continuant à venir en aide aux populations vulnérables. À Kano par exemple, la nourriture sera livrée en utilisant le « ke-ke », le service local de pousse-pousse.
La distribution d’argent et de nourriture a commencé dans l’État de Kano. Dans les semaines et les mois à venir, le PAM continuera à travailler avec les gouvernements d’Abuja et de Lagos pour soutenir les familles les plus vulnérables.
À Lagos, le PAM s’est associé au gouvernement de l’État pour livrer des vivres par bateau aux familles vivant dans la communauté riveraine de Makoko. Parallèlement, dans les trois zones urbaines, l’argent sera transféré par cartes de débit prépayées ou par virements bancaires en ligne.
Ce dispositif est le fruit d’une collaboration de l’ONU avec le ministère fédéral des affaires humanitaires du Nigéria. Et c’est la première fois que le PAM étend son programme dans ce pays pour atteindre les populations urbaines où des millions de personnes sont menacées de faim et de malnutrition en raison des retombées socio-économiques de la pandémie de Covid-19.
« Ce partenariat nous a permis de sauver la vie de milliers de personnes dans l’État de Kano en ces temps difficiles », a déclaré le gouverneur Ganduje lors d’une conférence de presse commune tenue ce mardi.
2.000 tonnes débloquées de la réserve stratégique de céréales
A noter que le gouvernement nigérian a débloqué 2.000 tonnes de nourriture de sa réserve stratégique de céréales (d’une valeur de 1 million de dollars), tandis que le PAM a dégagé 3 millions de dollars pour fournir une aide en espèces.
« Le gouvernement du Nigéria a fait preuve d’un grand engagement et d’un grand leadership dans sa réponse à cette crise. C’est exactement ce dont nous avons besoin en cette période de pandémie et au-delà pour parvenir à la faim zéro au Nigéria », a déclaré Paul Howe, le Représentant du PAM dans le pays.
Cette aide est une véritable bouffée d’oxygène pour le Nigéria. Dans la plus grande économie et le pays le plus peuplé d’Afrique, les personnes qui gagnent le moins ont perdu « le plus de choses à cause de la pandémie ». Selon l’agence onusienne, 90 % de la population dépend d’un salaire quotidien pour survivre, et beaucoup de ces personnes vivent dans des zones urbaines. Ces travailleurs informels ont perdu jusqu’à 80 % de leurs revenus.
Dans ces conditions, avec le manque de revenus et la hausse des prix des denrées alimentaires, de plus en plus de personnes éprouvent d’énormes difficultés à satisfaire leurs besoins alimentaires. Une situation d’autant plus préoccupante que les prix des céréales de base ont augmenté de 15 % rien qu’au cours du dernier mois.
Le prix du millet – l’aliment de base du Nigéria – a doublé au cours de l’année dernière. Pour faire face à la faim, les familles sont donc contraintes d’emprunter de l’argent et de la nourriture, ou de vendre les biens restants. Ce qui, selon le PAM, les plonge encore plus dans la pauvreté.
D’une manière générale, le PAM travaille dans les États de Borno, Adamawa et Yobe, touchés par le conflit. L’agence onusienne apporte une aide alimentaire et nutritionnelle vitale à quelque 1,8 million de personnes déplacées, de rapatriés, d’enfants de moins de cinq ans et de femmes enceintes ou allaitantes. Elle étend aussi son aide directe dans les zones où la pandémie de Covid-19 menace d’accroître les niveaux de vulnérabilité extrêmes.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU