Ces bijoux technologiques ont une terrible empreinte carbone. Ils sont souvent conçus aux États-Unis, au Japon ou en Corée du Sud, fabriqués avec des métaux provenant d’Asie du Sud-Est, d’Australie, d’Afrique centrale ou d’Amérique du Sud, avec des composants qui viennent des États-Unis, d’Europe ou d’Asie, pour être enfin assemblés en Asie du Sud-Est avant d’être vendus partout dans le monde.
Les minerais du sang
Autre préoccupation, les métaux qui les composent proviennent de mines dont l’exploitation conduit à la destruction d’écosystèmes et à la pollution de l’eau, de l’air et des sols.
Les conditions de travail dans ces mines sont aussi souvent déplorables et violent les droits humains fondamentaux. Selon l’UNICEF, en République démocratique du Congo, au moins 40.000 enfants travaillent à l’extraction de ces minerais.
Les convoitises autour de ces mines sont aussi la cause de conflits armés, d’où l’appellation « minerais du sang ».
Protéger son téléphone, l’entretenir pour en changer moins souvent, et le faire réparer constituent une première option. Autre option, leur donner une seconde vie en les collectant et les recyclant, tel que le conseil l’Ademe, l’agence française de la transition écologique.
Un smartphone éthique
Il existe également une troisième option qui attire de plus en plus de consommateurs conscients de l’impact environnemental et humain de ce produit : acquérir un téléphone plus éthique, comme le Fairphone.
Produits par une société néerlandaise, le Fairphone a un impact minimal sur l’environnement et la société s’engage à respecter les droits de l’homme tout au long du processus de production.
L’entreprise appartient au Pacte mondial des Nations Unies, qui encourage les entreprises, tous secteurs confondus, à adopter des politiques durables et socialement responsables et à rendre compte de manière transparente. Les membres de ce Pacte s’engagent aussi à respecter les Objectifs de développement durable (ODD).
« Les Objectifs de développement durable sont une grande source d’inspiration pour les entrepreneurs qui fondent leur entreprise par rapport à leur impact sur le monde », a déclaré Linda van Beek, Directrice du Pacte mondial des Nations Unies pour les Pays-Bas.
L’électronique verte et durable
Fairphone a commencé à produire ses propres smartphones en 2013, après plusieurs années de campagnes pour des téléphones plus durables, a expliqué au Centre régional d’information des Nations Unies pour l’Europe occidentale (UNRIC), Pires Luncheon, responsable des relations publiques et de la communication de la société.
« En se concentrant sur les matières premières durables et équitables, les déchets électroniques recyclés et les bonnes conditions de travail, nous tentons de nous attaquer aux problèmes de l’industrie électronique et de contribuer aux ODD », poursuit-elle.
L’entreprise s’engage notamment à n’utiliser aucune ressource naturelle extraite dans des zones de conflit.
Pour s’approvisionner en or, utilisé comme conducteur électrique, Fairphone travaille avec des partenaires qui soutiennent les mines d’or « équitables », où les conditions de travail sûres et respectueuses de l’environnement sont garanties et le travail des enfants est totalement proscrit.
Pour le cobalt, essentiel à la fabrication des batteries, Fairphone s’est associé à Signify pour fonder la Fair Cobalt Alliance (Alliance équitable pour le cobalt) en 2018. Ensemble, ils encouragent d’autres entreprises à les rejoindre.
Le Fairphone est aussi plus facile à réparer et n’a pas d’obsolescence programmée.
« Consommer moins est l’un des moyens les plus importants pour que les citoyens contribuent à rendre l’industrie électronique plus équitable et plus durable », rappelle Mme Luncheon.
Utiliser le même smartphone pendant cinq à sept ans réduit les émissions de CO2 de 30 à 45%, rappelle l’entreprise.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU