Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique « continuer à travailler avec les autorités » pour assurer la protection des civils et des travailleurs humanitaires, l’accès continu aux personnes qui ont besoin d’aide et la disponibilité de financements compte tenu des besoins croissants.
Sur le terrain, les organismes humanitaires demeurent préoccupés par les tensions persistantes dans la région du Tigré et leur impact sur les civils.
Selon l’OCHA, les organismes d’aide n’étaient pas en mesure de réapprovisionner la région du Tigré en vivres et autres matériels d’urgence, en raison du manque d’accès.
« Sans accès de l’aide dans la région du Tigré, la nourriture, les soins de santé et autres fournitures d’urgence n’ont aucun moyen d’arriver dans la région, ce qui rend le prépositionnement et le réapprovisionnement impossible », a souligné l’OCHA.
Outre les inquiétudes concernant les problèmes de l’accès de l’aide aux plus de 2 millions de personnes qui ont actuellement besoin d’une forme d’assistance dans la région du Tigré (insécurité alimentaire, déplacés internes, réfugiés), l’incapacité d’évaluer les besoins humanitaires supplémentaires suscite « une inquiétude croissante ». La situation est d’autant plus préoccupante, les communications continuent d’être perturbées sur le terrain.
Préoccupation pour la protection des civils
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), les routes sont bloquées et l’électricité, le téléphone et l’Internet sont coupés. « Ce qui rend la communication quasi impossible », regrette l’agence onusienne, ajoutant qu’il y a aussi une pénurie de carburant et les services bancaires ont cessé, entraînant une pénurie de liquidités ».
De son côté, l’OCHA soutient que « les transports ne sont pas autorisés à destination et en provenance du Tigré. Ce qui aurait pour conséquence l’apparition de pénuries de produits de base, affectant en premier lieu les plus vulnérables ».
Ces problèmes d’accès additionnés aux restrictions de communication rendent « la circulation de l’information et la corroboration des informations des médias très difficiles pour la communauté humanitaire, ainsi que pour surveiller les mouvements de population et les besoins humanitaires supplémentaires ».
C’est la raison pour laquelle, l’OCHA estime attendre plus d’informations pour confirmer les rapports faisant état de mouvements de population à l’intérieur de l’Ethiopie.
« On signale déjà des mouvements de population de Humara/Sheraro vers la ville du Comté, fuyant les combats dans la région », souligne le bulletin humanitaire d’OCHA. De même, des informations font état « de mouvements de population du sud du Tigré vers la région d’Amhara, où des personnes qui vivaient à Alamata fuient vers la région d’Amhara »
D’une manière générale, les organismes humanitaires sont également préoccupés par la protection des civils. « La protection des civils contre les hostilités suscite une inquiétude croissante. Les civils pris dans les tirs croisés en paient toujours le prix, en particulier les enfants, les femmes, les personnes âgées et les handicapés », a fait valoir l’OCHA.
Plus de 7.000 réfugiés éthiopiens en deux jours au Soudan
Parallèlement, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré qu’elle craignait une situation d’urgence pour les réfugiés si davantage de civils étaient contraints de fuir les combats.
« Avec le conflit qui semble s’intensifier, le nombre de réfugiés devrait fortement augmenter », a alerté le HCR, qui a ajouté que cela nécessitera une mobilisation importante de ressources pour répondre aux besoins des demandeurs d’asile ».
Dans l’attente de davantage d’arrivées de réfugiés éthiopiens dans les pays voisins, le HCR intensifie ses préparatifs en vue d’une aide d’urgence, en travaillant avec les gouvernements et les partenaires. L’Agence onusienne travaille également avec les autorités soudanaises pour aider plus de 7.000 réfugiés, qui ont fui l’Éthiopie ces deux derniers jours, à la suite d’affrontements dans la région du Tigré.
Plus largement, le HCR exhorte les gouvernements des pays voisins à garder leurs frontières ouvertes aux personnes forcées de fuir leurs foyers.
« Nous demandons également aux autorités éthiopiennes de prendre des mesures pour lui permettre de continuer à fournir une assistance à la sécurité pour les réfugiés et les personnes déplacées qui se trouvent dans le Tigré », a déclaré la Directrice du bureau régional du HCR, Clémentine Nkweta-Salami.
Et face à l’urgence humanitaire, l’OCHA est en train de finaliser un plan d’intervention humanitaire. Les équipes de pays de l’ONU en Érythrée, au Soudan et à Djibouti, qui sont avoisinants, reçoivent également un appui pour finaliser leur plan d’urgence.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU