Une déclaration qui intervient alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait annoncé mardi son éradication dans la région Afrique de l’Agence onusienne.
Au sein du système de l’OMS, l’Afrique est divisée entre deux bureaux régionaux. Le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique comprend 47 pays, dont l’Algérie et la majeure partie de l’Afrique subsaharienne.
Le Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale comprend sept autres pays d’Afrique dont Djibouti, Égypte, Libye, Maroc, Somalie, Tunisie et le Soudan.
« Au moins 13 personnes ont été affectées par cette maladie (la poliomyélite) dans neuf des 18 Etats du Soudan depuis l’apparition du premier cas le 9 août », indique le bureau de l’OCHA au Soudan.
Ces cas de poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale ont été confirmés dans les États du Darfour occidental, du Darfour oriental, du Darfour méridional, de Gedaref, d’Al Gezira, du Nil blanc, du Nil fluvial et de la mer Rouge.
En outre, le poliovirus sauvage de type 2 a été détecté dans des prélèvements relevés dans l’Etat de Khartoum. « Ce qui indique l’éventualité d’une large circulation du virus dans le pays », précise l’OCHA, dans son bulletin humanitaire daté du 27 août 2020.
Risques de propagation, en raison des mouvements de population au Darfour
Le mardi 25 août 2020, après quatre années consécutives sans notifier le moindre cas d’infection par le poliovirus sauvage, la Région africaine de l’OMS a été certifiée exempte de poliovirus sauvage. Une décision prise par la Commission africaine de certification de l’éradication de la poliomyélite (ARCC), qui est l’organisme indépendant chargé de suivre et de superviser le processus de certification sur le continent.
Pourtant bien que l’Afrique ait récemment été déclarée exempte du poliovirus sauvage par la Commission régionale africaine de certification, le poliovirus d’origine vaccinal persiste et constitue une menace pour de nombreux pays.
Des cas ont été rapportés aussi en Ethiopie, en République centrafricaine et au Tchad. « Ce qui accroit les risques (de propagation) au Soudan, notamment au Darfour en raison des mouvements de population », relève le BCAH.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une flambée de poliovirus dérivés d’une souche vaccinale (PVDV) se produit dans les pays où le niveau de vaccination est faible et les conditions sanitaires médiocres. Lorsqu’un enfant est vacciné contre la polio, le virus vaccinal affaibli se réplique dans l’intestin et peut être excrété dans l’environnement.
Une campagne de vaccination cible 9 millions d’enfants
Bien qu’il puisse parfois offrir une protection à d’autres enfants grâce à une immunisation « passive », dans certains cas rares, après une longue période de circulation, le virus du vaccin peut se transformer génétiquement en une forme qui peut paralyser. Les poliovirus circulants dérivés d’une souche vaccinale doivent être gérés de la même manière que les épidémies de poliovirus sauvage, c’est-à-dire en vaccinant tous les enfants de moins de cinq ans pour arrêter la transmission.
Dans ces conditions, le ministère soudanais de la Santé, avec l’appui de l’UNICEF, de l’OMS et du Programme alimentaire mondial (PAM), prépare une vaste campagne de vaccinations pour 9 millions d’enfants de moins de 5 ans. L’ONU a besoin de 20 millions de dollars pour financer cette campagne. Près de 5 millions de dollars sur ce total seront utilisés pour reprendre et combler les lacunes de la vaccination de routine dans tout le pays, gravement compromise avec la pandémie de Covid-19.
La polio touche principalement les enfants de moins de 5 ans
La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus qui envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en quelques heures. Cette infection virale se transmet d’une personne à l’autre principalement par voie fécale-orale ou, moins fréquemment, par de l’eau ou des aliments contaminés, et qui se multiplie à l’intérieur des intestins.
La poliomyélite est causée par un entérovirus humain appelé poliovirus. Les poliovirus sauvages sont ceux qui apparaissent de manière naturelle.
La maladie touche principalement les enfants de moins de 5 ans. Selon l’OMS, une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible. Parmi les sujets paralysés, 5 à 10% meurent lorsque leurs muscles respiratoires cessent de fonctionner.
Bien qu’il n’existe pas de traitement contre la poliomyélite, la maladie peut être évitée par l’administration d’un vaccin simple et efficace. C’est pourquoi des efforts sont en cours dans tous les pays pour relever rapidement le niveau d’immunité chez les enfants et pour les protéger contre la paralysie due à la poliomyélite.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU