Les Quilombos du Brésil

Des Quilombos du passé aux Quilombos du présent

Les premières communautés de Nègres marrons du Brésil ou Quilombos se sont formées à l’époque du régime de l’esclavage (plus de 300 ans) mais elles ont continué à se développer même après l’abolition (1888). Le plus célébre des Quilombos fut celui de Palmares (1624 – 1695) dans l’ état d’ Alagoas, au nord-estdu Brésil. Son chef charismatique, Zumbi dos Palmares se suicida le 20 novembre 1695, en se jetant du haut d’ une falaise pour échapper à la puissante armée mobilisée pour détruire le Quilombo. L’Association Brésilienne d’Anthropologie définit les Quilombos comme des groupes qui ont développé des pratiques de résistance et conservé un mode de vie bien spécifique. Ces communautés se caractérisent par un usage commun de leur territoire, occupés et exploités selon les règles consensuelles. basées sur la solidarité et l’entraide(1).

Les Quilombos d’aujourd’hui

Il est difficile de savoir le nombre exact des Quilombos, car l’État brésilien ne possède pas de recensement national de ces populations. Le Registre Général des Descendants des Communautés Quilombolas – sous la responsabilité de la Fondation Culturelle Palmares (organisme lié au Ministère de la Culture) – comptabilise 1.228 communautés(2).

L’article 68 de l’Acte des dispositifs transitoires de la constitution de la république fédérale du Brésil de 1988 garantit aux communautés quilombolas le droit à la propriété de leurs terres. Il reconnaît également l’importance de ces communautés pour le patrimoine culturel brésilien et le plein exercice de leurs droits culturels.

En 2008, 23 communautés ont reçu un titre de propriété émis par les gouverneurs des Etats de Pará, Piauí et Maranhão. Néanmoins, seules 159 communautés quilombolas sont propriétaires de leurs terres sur les 3000 communautés estiméesdans le pays . Les actions du gouvernement sont trop timorées pour garantir le droit à la terre, prévu dans les articles 13 et 14 de la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail.

1-Associaçao brasileira de antropologia, document du groupe de travail sur les communautés noires rurales, rio de janeiro, 17/18 octobre 1994.

2- Fundação cultural palmares – 16/07/2008

Marta Fantini

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