Gnaoua : Quand l’Afrique Noire s’invite dans l’Afrique Blanche

L’expression musicale et chorégraphique gnaoui, très populaire dans le Maghreb et spécifiquement en Algérie et au Maroc, est un art authentique qui a su garder son originalité, en dépit du temps et des tentatives de modernisation ou de fusions musicales. Le genre gnaoui est considéré aujourd’hui à juste titre comme un art entier, que réclament et s’arrachent les scènes nationales et internationales. Selon diverses sources historiques, il a fait son apparition à l’époque de l’empire MOUAHIDI par la voie forcée de l’esclavage.

La musique Gnaoui (masculin singulier) Gnaouiya (féminin singulier) ou tagnaouite (appellation berbèro-marocaine). Gnaoua écrit aussi Gnawa est la forme plurielle. La notoriété musicale de la musique Gnawa du Maroc sort de l’ombre son équivalente algérienne la musique Diwane dite Gnawa d’Algérie qui connaît depuis peu un regain d’intérêt, avec des rythmes arabo-berbères, des chants mystiques, des fresques musicales teintées de blues. Le souffle ancestral allié à la fête. C’est également la quête d’un équilibre entre la section rythmique « moderne » et l’opulence sonore des instruments africains, entre la mémoire et l’espérance.

Les Gnaoua sont les descendants d’anciens esclaves issus de populations d’origines Afrique Noire. De plusieurs races (Sénégal, Soudan, Ghana)
Les Gnaoua emmené par les anciennes dynasties qui ont traversés l’histoire du Maroc, commençant par l’empire MOUAHIDI pour les travaux et les bâtiments des palais, et le renforcement des armées de guerrier redoutable en ce temps la  constitution en confréries des gnaoua à travers le Maroc sont des maîtres musiciens (des mâalem) des joueurs d’instrument (guenbri), des voyantes (chouafat), des médiums et des adeptes. Ils pratiquent ensemble la nuit un rite de possession syncrétique et où se mêlent à la fois des apports africaines et arabo-berbères, pendant lequel des adaptes s’abonnent à la pratique des danses de possession et à la Transe. Lors du rite de possession, les musiciens, après avoir effectué leur répertoire de divertissement (koyyou), vont jouer le répertoire sacré (mluk) où les adeptes et les danseurs vont être sujet à des phénomènes de transe. Le maître musicien va enchaîner. De minuit à sept heures du matin, une série de devises chantées, accompagnées par son guembri et par les joueurs de qraqeb. Chaque devise chantée fera référence à un djinn ou à un mluk (génie, esprit) bien déterminé.
En plus d’être une musique spirituelle c’est un récit de leur passé d’esclavage leurs vie quotidienne et des souffrances du passé, après être reconvertie à l’Islam les gnaoua ont adoptés un autre style de musique au quelle se mélange le rythme gnaoua et les paroles arabe et  au quelle en évoque le dieu et le prophète Mohamed. Comme principe sujet musical.

Aujourd’hui la musique gnaoua et après avoir été enrichie de tout ce passé il adapte un autre style musical au quelle s’évoque la vie des gnaoua Musulman et libre. Un chant à un style le plus mouvementé, plus libre, mais cela sans oublier le passé et la tradition.

Cette musique représente  une prière où le nom d’Allah est répété inlassablement jusqu’à prendre possession du corps et de l’esprit, amenant la plupart des présents à l’assemblée dans un état de transe totale sous la direction d’un maître spirituel auquel s’adjoignent les chanteurs.

Dans les zaouïas du Sud-Ouest algérien, notamment à Kerzaz ( la localité de Kerzaz, plus connue par la zaouïa du saint patron Sidi Ahmed Ben Moussa, s’est imposée au fil du temps comme la ville sainte du sud-ouest algérien.), les mouridines de la tariqa (voie) kerzazia, créée ou initiée à la fin du XVe siècle par Sidi M’hamed Ben Moussa, s’adonnent jusqu’à ce jour à la pratique de ce rituel, destiné à l’origine à l’apprentissage par cœur du Saint Coran et des Hadiths par le même saint. Lors des séances de dikr (littéralement : évocation), les prières sont chantées et reprises en chœur par les participants, avant de se voir accompagnée très vite par un mouvement du buste d’avant en arrière. Ce mouvement introductif en balancier amène une scansion dans le chant jusqu’à susciter l’état de transe. Cependant, en dehors de cette particularité des adeptes du dikr, on retiendra que deux importantes confréries dans le Maghreb adoptent la transe comme fondement de leur existence : il s’agit des Gnaoua et des Aïssaoua.

Les Aïssaoua représentent un patrimoine intellectuel et spirituel de la tariqa aïssaouia, et un long passé d’enseignement du Coran, des préceptes de l’Islam et de la langue et la culture arabes, portés également par des rituels et un patrimoine musical spécifiques. Les Aïssaoua forment les confréries les plus connues du Maroc. Fondée au XVIe siècle par Sidi Mohamed Ben Aïssa, cette confrérie religieuse se rattache au soufisme (Les musulmans soufis sont des personnes qui privilégient l’intériorisation, l’amour de Dieu, la contemplation, la sagesse. Il s’agit d’une organisation initiatique et ésotérique). Son centre spirituel (zaouïa) principal se trouve à Mekhnès où son fondateur est enterré. Sidi Mohamed Ben Aïssa serait né en l’année 872 de l’hégire c’est à dire en 1465-1466 de notre comput.

Fodeilla Mohammed

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