MARIANA RAMOS : N’oublie pas le Cap-Vert

 

On pourrait commencer par sa beauté, sa crinière, sa façon de danser mi-chat mi-serpent, et parler encore de ses origines, de son Sénégal, du Cap-Vert, patrie de ses ancêtres,  du rôle de son père et de sa grand-mère dans sa vie, de sa dernière tournée en France… Oublions tout ceci. Mariana Ramos est tout simplement une chanteuse de rock influencée par les tendances du jazz genre Nougaro, Jonaz, Jeff Buddey, Piaf, Ella Fitzgerald, Rickie Lee Jones. Mais c’est avec Teofilo Chantre (producteur de son premier album) et Nazalio Fortès qu’elle rentre dans la vie musicale. 

 

Afiavi : Pourriez-vous nous raconter un peu votre enfance ?

Mariana R : Je suis née à Dakar, et maman m’avait toujours dit que, petite, j’adorais bouger et danser. J’ai passé une partie de mon enfance au Cap-Vert avec ma grand-mère. Mon premier déclic fut de découvrir la danse classique, que j’avais très peu pratiquée. Cette passion obsessionnelle ne laissait aucune place à de bons résultats scolaires.

Afi : Vous êtes née à Dakar et pourtant vous vivez au Cap-Vert. Aujourd’hui vous êtes une artiste de plus en plus connue et souvent en voyage …

Mariana R : Je ne vis pas au Cap-Vert mais en France. J’ai l’occasion parfois d’aller chanter chez moi, au « petit pays », mais mon public est surtout en France. J’ai la chance de faire découvrir les différents rythmes du Cap-Vert dans d’autres pays comme la Belgique, la Grèce, l’Italie, Chypre.

Afi : Quel âge aviez-vous au moment du départ de vos parents vers la France ?

Mariana R : Je suis arrivée en France à l’âge de 6 ou 7 ans.

Afi : « Bibia »  est un hommage à votre grand-mère. Combien de temps étiez-vous restée   auprès d’elle, ou alors vous avait-elle rejointe en France ?

Mariana R : « Bibia » est un hommage à cette femme exceptionnelle, ma grand-mère, qui nous a élevés durant 4 années : mes frères, mes soeurs et mes cousins, alors qu’au même moment ses propres filles cherchaient du travail dans d’autres pays. Nos grands-parents étaient venus vous voir deux fois en France.

Afi : Parfois, c’est difficile de « porter sur le dos » l’aura d’un père musicien célèbre. Toy Ramos, le vôtre, est ancré dans votre vie, car vous chantez ses compositions et vous écrivez ensemble. Comment êtes-vous arrivée à cette complicité ?

Mariana R : Toy Ramos, mon papa, restera toujours le grand guitariste de « Voz de Cabo Verde », le premier groupe professionnel dans la musique du Cap-Vert. Je suis fière de lui, et de son parcours. Je fais tout pour qu’il le soit aussi, même s’il n’est pas tout toujours d’accord sur mes choix ; nous avons le plaisir de composer ensemble.

Afi : Comment Téofilo Chantre, le compositeur de Cesaria Evora, est-il entré dans votre vie ?

Mariana R : Téofilo est un ami de jeunesse, mon grand complice. Il m’a incitée à chanter dans ma langue maternelle, le créole portugais; il m’a fait découvrir ses toutes premières compositions. J’adore ce qu’il fait, et encore plus ce qu’il représente.

Afi : La presse cherche toujours la voix, ou la chanteuse qui suivra les pas de la chanteuse « aux pieds nus », Cesaria Evora. Vous êtes sans doute l’une de ces voix qui la remplaceraient un jour. Comment vous sentez-vous par rapport à cette comparaison ?

Mariana R : Personne ne remplacera notre ambassadrice ; nous sommes plusieurs chanteurs cap-verdiens à travers le monde. Cesaria nous a montré la grande route ; à chacun de suivre son propre chemin.

Afi : Quels rythmes ou musiciens vous ont-ils particulièrement influencée ?

Mariana R : J’ai toujours écouté tous les styles de musique : la pop, la variété française, américaine, le rock, le jazz, la musique latine… J’ai été nourrie par plusieurs influences qui composent ma musique.

Afi : Et l’idée de « Mornador » dans votre dernier album avec « Crepuscular Solidao »?

Mariana R : Lorsque Téofilo avait commencé la composition de « Crepuscular Solidao » et me l’avait fait écouter, j’avais pensé qu’il l’avait composé pour moi. Pas de chance, c’était pour Cesaria. Je m’étais dit qu’un jour je la chanterais à ma façon, d’où l’idée de ce duo avec lui, et ce chant en partie en français.

 

 

Afiavimag

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